Pontaubault

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Pontaubault
Pontaubault
Le pont Aubaud enjambant la Sélune.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Avranches
Intercommunalité Communauté d'agglomération Mont-Saint-Michel-Normandie
Maire
Mandat
Michel Perrouault
2020-2026
Code postal 50220
Code commune 50408
Démographie
Gentilé Pontaubaltais
Population
municipale
576 hab. (2021 en augmentation de 8,07 % par rapport à 2015)
Densité 297 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 37′ 45″ nord, 1° 21′ 03″ ouest
Altitude Min. 7 m
Max. 72 m
Superficie 1,94 km2
Type Commune rurale et littorale
Aire d'attraction Avranches
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Pontorson
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Liens
Site web pontaubault.fr

Pontaubault est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 576 habitants[Note 1].

Géographie[modifier | modifier le code]

La commune est située au sud-ouest de l'Avranchin, au fond de la baie du mont Saint-Michel, bordant l'estuaire de la Sélune. Son bourg est à 5 km à l'ouest de Ducey, à 6,5 km au sud d'Avranches, à 13 km au nord de Saint-James et à 15 km au nord-est de Pontorson[1]. Couvrant 194 hectares, le territoire de Pontaubault est le moins étendu de l'arrondissement d'Avranches[2].

La gare ferroviaire, qui se situe sur la ligne Lison-Dol de Bretagne, est abandonnée. Elle est le point de bifurcation d'une ancienne ligne (ligne Domfront - Pontaubault) qui est maintenant une voie verte.

Communes limitrophes de Pontaubault[3]
La Manche (estuaire de la Sélune)
Céaux Pontaubault[3] Poilley
Précey Juilley

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[5]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[6].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 °C avec une amplitude thermique annuelle de 11,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 758 mm, avec 13 jours de précipitations en janvier et 7,6 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Pontorson à 14 km à vol d'oiseau[7], est de 11,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 821,3 mm[8],[9]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Pontaubault est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[11],[12],[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Avranches, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 32 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[14],[15].

La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[16]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[17],[18].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (79,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (82,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (51,1 %), terres arables (28,2 %), zones urbanisées (20,4 %), zones humides côtières (0,3 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous les formes de Pontabaudo vers 1140, de Pontalbalto vers 1145, Pontalbalt vers 1150, Pons Aubaudi en 1179[20].

Le toponyme est issu du latin pons, « pont », et d'un anthroponyme[21], germanique selon Charles Rostaing qui mentionne Ali-bald[22].

Le gentilé est Pontaubaltais.

Histoire[modifier | modifier le code]

La commune s'est établie sur une voie romaine[23].

En 1793, la commune fut le lieu de combats entre les Chouans et les Bleus.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Un Oradour évité[modifier | modifier le code]

Dans le village une plaque rappelle l'héroïsme de l'Alsacien François Mutschler qui réussit à sauver la vie de nombreux habitants. On peut lire[24] :

« Le 3 février 1944 à trois heures du matin, les soldats allemands réveillent la population endormie qui sera dirigée et enfermée dans l'église à la suite des déraillements de trois trains de munitions et de troupes près du pont de la Sélune.

Les absents seront désignés comme suspects. Des otages seront choisis et exécutés. Il manque treize personnes. Les habitants doivent leur salut à un soldat allemand qui servait d'interprète. Son cœur battait français. Il parvient à escamoter les noms. Il bredouille en lisant et annonce finalement qu'il ne manque personne. Les Allemands renoncent. Ils laissent les habitants rentrer chez eux.

Par son courage, ce soldat sauva plusieurs vies humaines ; celles de gens qui auraient dû être fusillés sous prétexte que des sabotages venaient du village.

Dans une lettre datée du , cet humble et courageux soldat écrivait : « Ce que j'ai fait dans votre village était normal puisque j'étais alsacien et enrôlé de force dans la Wehrmacht, j'ai fait mon possible pour la France tant que j'ai pu car sous l'uniforme vert battait le bleu, le blanc et le rouge ». »

Le un espace à son nom a été inauguré[25].

Libération[modifier | modifier le code]

Au mois de juillet 1944, à la suite des nombreux bombardements, l'église fut détruite[26].

Le , à la suite de l'opération Cobra, les troupes américaines après avoir piétiné pendant des semaines dans le bocage lors de la bataille des Haies, progressent rapidement vers le sud du Cotentin. Elles atteignent Avranches le et le lendemain, le Brigadier General Dager envoie des éléments du Combat Command B de la 4e division blindée américaine sur Pontaubault[27]. Ils découvrent alors que le pont sur la Sélune est endommagé mais utilisable[28]. Ce pont est la voie d'accès vers la Bretagne. Ils franchissent le pont et repoussent une attaque allemande de la Kampfgruppe Bacherer[27]. Le général Patton allait prendre officiellement le lendemain le commandement de la 3e armée américaine qui avait débarqué quelques jours plus tôt en Normandie. Apprenant la nouvelle de la prise du pont, il ordonna au général Middleton de le faire franchir par la 4e et la 6e divisions blindées. Il fera passer dans les jours suivants sur le pont toutes ses troupes disponibles[27]. Plus de huit divisions vont ainsi le franchir en 72 heures.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

La mairie.
Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1986 mars 2001 Joseph Laurent    
mars 2001 En cours Michel Perrouault[29] SE Éducateur technique spécialisé
Les données manquantes sont à compléter.

Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et trois adjoints[29].

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[31].

En 2021, la commune comptait 576 habitants[Note 4], en augmentation de 8,07 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Pontaubault aurait compté jusqu'à 567 habitants en 1836[32],[Note 5].

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
303336367330344567367367406
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
389379379374372374396383357
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
330342327306335331334281290
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
375375483473492445469469472
2015 2020 2021 - - - - - -
533576576------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[32] puis Insee à partir de 2006[33].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Le portail de l'ancienne église.
La nouvelle église Saint-André.
Viaduc en service enjambant la Sélune.
L'ancien viaduc ferroviaire.
  • Église Saint-André. Détruite en 1944, elle a été reconstruite en 1956 selon les plans de Louis Cornille. Elle abrite des vitraux d'André Ripeau, peintre-verrier, une cuve baptismale et support du cierge pascal en granit (XVe)[34].
  • Vestiges dans le cimetière d'un mur avec un portail roman en plein cintre de l'ancienne église.
  • Vieux pont sur la Sélune, entre Bretagne et Normandie, qui fut de tous temps un passage stratégique, et qui aurait été construit à l'époque d'Anne de Bretagne. Deux plaques rappellent son importance stratégique les , 1er et quand Patton lance ses divisions vers la Bretagne[34].

Activité et manifestations[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Louis Ravalet (Pontaubault, 1924 - 2009), coauteur de Pontaubault 1944 : naissance d'une amitié franco-américaine avec W.H. Turner[35], fondateur de la maison médicale de Saint-James.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2021.
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  5. Noter qu'il pourrait s'agir d'une erreur de transcription, les valeurs des recensements voisins étant 344 (en 1831) et 367 (1841), une population de 367 habitants serait beaucoup plus cohérente. Dans ce cas, la population maximum serait celle de 1990 (492 habitants).

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
  2. Répertoire géographique des communes.
  3. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  4. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
  5. « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  6. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
  7. « Orthodromie entre Pontaubault et Pontorson », sur fr.distance.to (consulté le ).
  8. « Station Météo-France « Pontorson » (commune de Pontorson) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  9. « Station Météo-France « Pontorson » (commune de Pontorson) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  10. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  11. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  13. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  14. « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le ).
  15. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  16. « Les communes soumises à la loi littoral », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
  17. « La loi littoral »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
  18. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral », sur cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  19. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
  20. Ernest Nègre - 1998 - Toponymie générale de la France: Formations dialectales (suite) et françaises - Page 1670.
  21. René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 137.
  22. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
  23. Delattre, 2002, p. 172.
  24. On trouvera La belle histoire de François Mutschler sur le site officiel de Pontaubault ainsi que sur le site des Malgré-Nous.
  25. « Ouest-france.fr - L'Espace François-Mutschler a été inauguré » (consulté le ).
  26. L'épisode est raconté de façon plus détaillé sur un site consacré aux Malgré-Nous.
  27. a b et c « Pontaubault » dans le Dictionnaire du Débarquement, page 551, sous la direction de Claude Quétel, éd. Ouest-France, 2011.
  28. D-Day et la bataille de Normandie de Anthony Beevor, page 406, éd. Calmann-Levy, juin 2009
  29. a et b Réélection 2020 : « Pontaubault. Michel Perrouault a été réélu maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  30. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  31. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  32. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  33. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  34. a et b Gautier 2014, p. 465.
  35. CRL de Basse-Normandie « Copie archivée » (version du sur Internet Archive).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 172-173.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 465.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]